Quelles sont les essences de bois les plus dures ?

On estime qu’il existe plus de 10 000 essences de bois dans le monde. Alors, comment savoir lesquelles sont les plus dures ? Au 19ème siècle, un scientifique austro-américain, Gabriel Janka, a mis au point ce que l’on appelle aujourd’hui le « test Janka ». Ce test est devenu un indicateur clé qui mesure à quel point une essence de bois peut être utilisée pour un revêtement de sol, car il mesure la résistance du bois aux bosses et à l’usure générale. Plus précisément, le test consiste à mesurer la force nécessaire pour insérer à moitié une bille d’acier de 11 mm dans le bois en question. Afin de standardiser le test, on prélève du bois de cœur sans nœuds (c’est-à-dire la partie qui se situe à l’intérieur du tronc d’arbre) et on le sèche jusqu’à un taux d’humidité de 12 %. Et comme le test mesure la force nécessaire à appliquer, l’unité de mesure est généralement le newton (N).

La liste ci-dessous montre qu’il existe une grande variété de duretés. Le bois le plus tendre au monde est le bois de balsa. Avec une valeur de seulement 70 N, ce bois est généralement utilisé pour réaliser des sculptures en bois ou construire des objets légers comme des maquettes d’avion par exemple. En revanche, le bois le plus dur connu au monde est le buloke australien avec une valeur de 22 500 N. Pour vous donner un ordre d’idée, c’est plus dur que le béton.

Le bois le plus utilisé pour les parquets de qualité est sans doute le chêne européen ou le chêne américain, dont la résistance varie entre 5 000 et 6 000 N. Parmi les autres essences de bois souvent utilisées pour les parquets, il y a l’orme européen (3 600 N), le noyer européen (5 400 N), le mélèze européen (3 600 N), l’érable (6 400 N), le hêtre européen (6 460 N) et le frêne (6 500 N).

D’autre part, la dureté du bois, un facteur si critique pour un sol en parquet, tient également à d’autres facteurs…

Quels sont les principaux facteurs qui influencent la dureté d’un bois ?

– La vitesse de croissance / La densité :

En général, les bois les plus résistants proviennent d’arbres dont la croissance est plus lente. Comme les cercles que l’on peut voir sur la coupe transversale d’un tronc d’arbre marquent chacun une année de croissance, un bois ayant poussé plus lentement présentera des cercles plus proches. Les fibres du bois sont alors aussi plus serrées et, d’une manière générale, ces bois sont moins flexibles.

Cette caractéristique du bois est mesurée par la gravité spécifique, autrement dit le poids du bois par rapport à celui du même volume d’eau. Afin de normaliser le test et, étant donné que le bois contient toujours une certaine quantité d’eau, pour ce test le bois est séché jusqu’à environ 12 %, même si les sols en parquet sont normalement séchés jusqu’à environ 8 % pour assurer la stabilité du sol. À part l’humidité du bois, sachez que, en cas de doute, votre parquettiste doit aussi vérifier l’humidité du support avant de procéder à la pose.

Il en résulte deux points pratiques : d’une manière générale, un bois plus dur pousse plus lentement et donc est plus cher, mais un bois qui pousse plus rapidement est plus flexible et plus facile à travailler. En d’autres termes, il existe une fourchette idéale, combinant les facteurs de prix, de dureté et de flexibilité, autour de 3 500-7 000 N, dans laquelle un bois présente la dureté souhaitée, permet la production du parquet à un prix abordable, mais a aussi une flexibilité qui lui permet de bouger naturellement en fonction des changements d’humidité.

– La teneur en eau du bois :

Le bois fraîchement coupé a une teneur en eau d’environ 60 % mais, comme nous l’avons vu, pour pouvoir utiliser des planches de bois pour un revêtement de sol, le bois doit être séché à environ 8 %. D’autre part, le bois subit des changements en fonction du taux d’humidité : il s’étend quand l’humidité est plus élevée et se contracte quand l’air devient plus sec. Ces changements sont généralement lents et se produisent au fil des saisons ; le bois s’étend en été et se contracte pendant l’hiver. C’est pour cette raison que la pose d’un sol en parquet doit toujours être réalisée en laissant un joint de dilatation (c’est-à-dire un espace entre le sol et le mur)de 1 cm à 1,5 cm qui permet au plancher de bouger sans se déformer ou se soulever par manque d’espace.

En règle générale, la teneur en humidité du bois varie de 1 % pour chaque variation de 4 à 5 % de l’humidité relative. Afin de minimiser le risque que le bois se fissure ou se torde, nous recommandons fortement que votre parquettiste réalise la pose avec une colle PU qui est flexible et laisse le bois travailler de façon très souple.

– La coupe du bois :

En général, le bois est plus résistant aux forces appliquées parallèlement au fil du bois (c’est-à-dire parallèlement à la direction ascendante de la croissance de l’arbre). Cela peut être un facteur à prendre en considération pour décider de la manière de construire des meubles en bois, mais pour un plancher en bois coupé le long du tronc de l’arbre, les lames qui en résultent subiront des forces perpendiculaires au fil du bois. Une fois que le bois est coupé, il faut savoir que la présence de nœuds et de veines irrégulières peut être le signe d’un bois peu résistant. Cependant, ces caractéristiques peuvent, dans certains contextes tels que les chalets ou les maisons rustiques, avoir une certaine valeur esthétique.

– La présence d’aubier :

Comme le montre le schéma ci-dessous, l’aubier est la partie extérieure du tronc de l’arbre, juste à l’intérieur de l’écorce. Sa teneur en eau est beaucoup plus élevée que celle du bois de cœur de l’arbre, car l’aubier transporte l’eau et les nutriments vers les branches supérieures (la couronne) de l’arbre. L’aubier est dépourvu des substances chimiques qui ont tendance à assombrir le bois et donc il peut être identifié comme la partie extérieure la plus claire du tronc de l’arbre.

En plus de dépendre du choix de l’essence et de la prise en compte des autres facteurs énumérés ci-dessus, la résistance d’un plancher en bois peut également être augmentée grâce à diverses techniques.

 

Techniques permettant de renforcer la résistance d’un plancher

Le brossage – cette procédure enlève les parties les plus tendres du bois, laissant une superficie qui est plus dure. Cette finition est aussi assez demandée pour des raisons purement esthétiques, car elle fait ressortir le veinage et donc la beauté naturelle du bois.

Le vernis – une application d’une ou plusieurs couches de vernis aide à protéger le bois des rayures superficielles. Il existe divers vernis brillants et mats qui sont aujourd’hui parfois très subtils et nous pouvons fournir nos parquets avec un vernis ultrarésistant pour des parquets destinés aux lieux publics à fort passage comme les hôtels, les magasins et les bureaux. Bien évidemment, un vernis rend le parquet plus résistant aux rayures superficielles (et aussi aux petits accidents causés par les animaux domestiques), mais il ne changera pas la dureté du bois en ce qui concerne sa résistance aux bosses.

Le thermotraitement – cette procédure chauffe le bois à haute température (typiquement de 140 °C à 200 °C) principalement dans le but de changer la couleur intérieure du bois. L’avantage de cette technique par rapport à une simple teinture du bois de façon superficielle est que des rayures profondes seront beaucoup moins visibles car le bois prend une teinte plus ou moins uniforme sur toute son épaisseur. Le thermotraitement rend le bois plus dur, mais aussi potentiellement plus cassant.

 

À part la dureté, il existe, bien entendu, de nombreux autres facteurs influençant le choix d’un bois. Sa résistance aux termites et aux infestations d’insectes notamment est un facteur clé. Saviez-vous que le chêne contient des tanins qui contribuent grandement à cette résistance ? Ce sujet fera l’objet d’un autre article dans le futur.